NECKER (Jacques)

De l'administration des finances de la France. Sans lieu [Lausanne, Jean-Pierre Heubach], 1784. 3 volumes fort in-8 de VII, CLIX, 353 pp. et 1 planche repliée; VII, 536 pp.; VIII pp. mal chiffrées IX sans manque, (1) f. d'errata chiffré IX, 468 pp.: maroquin rouge, dos à nerfs joliment ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, triple filet doré encadrant les plats avec armes dorées au centre, coupes et bordures intérieures décorées, tranches dorées (reliure de l' époque). Édition originale. Livre célèbre et hardi: Necker dresse un bilan des finances qui sonne le glas de la monarchie. Banquier habile, ministre éclairé, Necker expose sans ambages les comptes chiffrés de la nation. Il met également en oeuvre un programme de gouvernement, esquissant le portrait du contrôleur général des Finances idéal, c'est-à-dire lui-même. L'essai eut un retentissement considérable, tant en France qu'à l'étranger: 80 000 exemplaires en furent vendus en l'espace de quelques mois... Pendant un demi-siècle, on le considéra comme le manuel de l'homme d'État, des administrateurs et du personnel des finances. Le roi Louis XVI lui-même l'étudia, non sans être offusqué par certains passages. "The work is generally considered to be one of the indirect causes of the Revolution since it allowed the people to learn about the exact nature of the frivolous expenditures by the king, as well as the inefficient and corrupt economic pratices of the court" (Liberty, Equality or Death, The Lilly Library, nº 11). Rare et bel exemplaire tiré sur grand papier, en maroquin du temps aux armes d'Amelot de Chaillou. Intendant des Finances en 1774, Antoine-Jean Amelot de Chaillou (1732-1795) fut secrétaire d'État de la Maison du roi de 1776 à 1783, donc collègue de Necker. "Nommé malgré l'opposition de Turgot, il n'osa pas procéder aux restrictions budgétaires nécessaires, se contentant de refuser des pensions aux personnes sans crédit. On l'accusa surtout d'avoir fait, alors qu'il cumulait avec so