RICHELIEU (Armand-Jean du Plessis, cardinal duc de)

Testament politique. Amsterdam, Henry Desbordes, 1688. 2 parties reliées en un petit volume in-12 de I. (12) ff., le premier bl., 282-(4 bl.) pp. - II. 192 pp.: maroquin rouge, dos à nerfs orné, triple filet encadrent les plats, coupes et bordures intérieures décorées, tranches dorées (reliure de l' époque). Édition originale. Elle a été donnée à Amsterdam par le protestant français Henry Desbordes, d'après une copie remise par le réformé Viguier, gardien du château de Richelieu. Desbordes se proposait de combattre l'intolérance religieuse de Louis XIV en montrant combien le monarque s'était écarté de la pensée du cardinal. Texte fondateur. Précédé d'une épître dédicatoire au roi Louis XIII, il conjugue défense de l'action de Richelieu et maximes politiques intemporelles: "Le bréviaire de l'homme d'État", selon le mot de Sainte-Beuve. Il a été publié l'année de la "glorieuse révolution" anglaise qui devait offrir un contre-modèle à l'absolutisme incarné par le cardinal. Un architecte qui, par l'excellence de son art, corrige les défauts d'un ancien bâtiment et qui, sans l'abattre, le réduit à quelque symétrie supportable, mérite bien plus de louange que celui qui le ruine tout à fait pour refaire un nouvel édifice parfait et accompli. Si Voltaire exprima des doutes quant à l'authenticité du texte, "il n'est pas douteux que le travail des secrétaires a été dirigé par Richelieu, et que le Testament politique constitue l'expression fidèle de sa pensée" (Chatelet & Duhamel, Dictionnaire des oeuvres politiques, 1995, p. 1011). Rare exemplaire en maroquin de l'époque. De la bibliothèque Lesourd de La Perrière avec ex-libris manuscrit sur le titre et Eusèbe du Portail, avec cachet sur le titre