NICOLAS (Augustin)

Si la torture est un moyen seur a verifier les crimes secrets; dissertation morale et juridique, par laquelle il est amplement traitté des abus qui se commettent par tout en l'instruction des procés criminels, & particulierement en la recherche du Sortilege. Ouvrage necessaire à tous Juges, tant Souverains que Subalternes, & à tous Avocats consultans & patrocinans. Amsterdam, Abraham Wolfgang, 1681. Petit in-8: maroquin rouge, dos à quatre nerfs orné, double encadrement de filets dorés sur les plats avec fleurons dans les angles, coupes filetées or, roulette dorée en encadrement intérieur, doublures et gardes de soie rouge, tranches dorées (Abich). Édition originale: elle est rare. Un manifeste pour l'abolition de la torture, un siècle avant Beccaria. Au terme d'une longue démonstration, à la fois morale et juridique, Augustin Nicolas, conseiller du roi et maître des requêtes au parlement de Dijon, prenait nettement position: Nous pouvons conclure avec évidence que la torture est une voye de mensonge, d'erreur, & de témérité évidente, que Dieu nous a commandé exclusivement d' éviter en tous nos jugements, tant dans le vieux que dans le nouveau Testament, qu'elle produit tous les jours des excès de cruautez indignes de nostre humanité, & du nom Chrestien: qu'on n'y peut prescrire tant de modération, qu'elle ne réussisse d'autant plus trompeuse à l' égard des fourbes & des sorciers, & que l' ignorance, la malice, le zèle indiscret, ou l'engagement des Juges n'y puissent introduire mille abus & mille excès, qui ne peuvent moralement estre évitez que par une entière abolition d'un moyen d'erreur, d' injustice, & d' iniquité si reconnu. L'ouvrage, qui annonçait le réformisme des Lumières et parut un siècle avant le maître livre de Beccaria (cf. nº 271), est dédié au roi Louis XIV; Augustin Nicolas n'obtint cependant pas le droit de le publier en France et fut obligé de recourir aux presses d'Amsterdam. Maître des requêtes au parlement de Dijon, l'auteur écrivait en homme