louis xiii

Lettre adressée à Mr de Champeron, à Seurre. Paris, 14 mai 1610. Lettre signée Loys par un secrétaire de la main, contresignée Potier, 1 p. in-folio; adresse au verso: "Mons[ieu]r de Champeron commandant pour mon service en ma ville de Seurre." Exceptionnelle pièce historique datée du jour de l'assassinat du roi Henri IV et signée par son fils et successeur, Louis XIII. Mons[ieu]r de Champeron, ce jourd' huy sur les quatre heures de l'apresdisner, le feu roy mon trèshonnoré s[eigneu]r & père - à qui Dieu donne paix - ayant esté frappé au costé gaulche par ung malheureux assassin, il est peu de temps après deceddé, de quoy je vous ay promptement voulu donner advy par la p[rése]nte & prier quand & quant de pourveoir en l'estendue de v[ot] re gouvernem[ent] à ce que toutes choses soient maintenues & conservées en mon obéissance, ayant soing particulier d'y faire observer les Editz de Paciffica[ti]on. Attendant de vous escrire plus particulierem[ent] sur cest accident, je prieray Sa divine bonté vous avoir, mons[ieu]r de Champeron en Sa saincte & digne garde. De Paris ce xiiii jour de may 1610. Loys. La concorde nationale passe par le respect des édits de tolérance. À la mort du roi Henri IV sous les coups du fanatique anti-huguenot Ravaillac, les craintes d'une nouvelle guerre de religion sont vives et la prudence est de mise. Soucieux de maintenir la stabilité de l'État dans un moment de trouble extrême, le nouveau roi Louis XIII demande donc qu'on continue "d'observer les édits de pacification", c'est-à-dire la déclaration de Saint-Cloud du 4 août 1589, l'édit de Mantes de 1591, la déclaration de Saint-Germain de 1593 et, évidemment, l'édit de Nantes de 1598. Un texte quasiment identique fut adressé à Philippe du Plessis-Mornay, gouverneur de Saumur à cette époque et l'un des membres les plus éminents du parti protestant, ainsi qu'à la ville de Nantes qui le reçut le 20 mai 1610 (cf. Travers, Histoire de Nantes, 1841, p. 161). Robert de Montbel, sieur de Champéron ou