[GENTILLET (Innocent)]

Discours, sur les moyens de bien gouverner & maintenir en bonne paix un Royaume, ou autre Principauté. Divisez en trois parties, assavoir, du Conseil, de la Religion, & de la Police que doit tenir un Prince. Contre Nicolas Machiavel Florentin. (...) Seconde édition reveuë. Sans lieu [Genève, Jacob Stoer], 1577. In-16 de 843 et (10) ff.: vélin ivoire à rabats (reliure de l' époque). Deuxième édition, revue, imprimée à Genève. Le célèbre ouvrage anonyme, appelé communément l'Anti-Machiavel, avait vu le jour un an plus tôt chez le même éditeur, Jacob Stoer. Juriste et théologien réformé, Innocent Gentillet (1535-1588) se réfugia à Genève après la Saint- Barthélemy. En 1581, il fut nommé président du parlement grenoblois. L'invention du "machiavélisme". Alors porte-parole du parti des « Malcontents » et du duc d'Alençon, à qui l'ouvrage est dédié, Gentillet réfute les théories du Florentin, donnant naissance à un véritable mythe politique, celui du machiavélisme. Le terme sert à stigmatiser le pouvoir tyrannique de Catherine de Médicis, la cruauté du prince et les Italiens, tous désignés comme responsables des malheurs du temps. Bel exemplaire en vélin du temps. De la bibliothèque montaigniste du docteur Francis Pottiée-Sperry (cat. 2003, nº 106, où l'ouvrage est attribué par erreur aux presses lyonnaises des Béringuen). (Haag, La France protestante, V, 247-248.- GLN-2632.- INED, n° 2007.)