REICHEL Hans (1892-1958) peintre allemand

197 Lettres autographes signées, 1939-1954, à Herta Hausmann; 340 pages formats divers, quelques adresses et enveloppes; en allemand ou en français (dans 2 boîtes toilées noires). Importante correspondance amoureuse et artistique des camps d'internement pendant la guerre et l'Occupation, avec une trentaine de lettres illustrées de dessins ou de collages. Hans Reichel avait quitté en 1928 son pays natal, l'Allemagne, et sa famille, pour s'installer définitivement à Paris. Il avait alors 36 ans. En 1930, il rencontra Jeanne Bucher, qui allait désormais s'occuper de son oeuvre; dans les années qui suivirent, il se lia d'une amitié aussi intime que solide avec Brassaï, Henry Miller et Laurence Durrell. À la suite du déclanchement de la guerre, de septembre 1939 à 1943, il fut interné par les autorités françaises, en tant que ressortissant allemand, dans les camps de Meslay, d'Albi et de Gurs. En 1943, une liberté surveillée lui fut accordée à Cazaubon, dans le Gers; en 1944, ce fut la fuite et la clandestinité, dans la ferme du Bégué. Il ne revint à Paris qu'en 1945. La guerre le sépara ainsi de sa compagne, Herta Hausmann, elle aussi d'origine allemande, et qu'il avait rencontrée quelques mois auparavant. De sa captivité ou de sa fuite, il lui écrivit, parfois en français mais le plus souvent en allemand, de très riches et très nombreuses lettres, hormis pendant la courte période où ils se retrouvèrent: Herta Hausmann fut elle aussi arrêtée en 1940 et placée au camp de Gurs; Hans Reichel fut quant à lui transféré du camp de la Viscose d'Albi à celui de Gurs en mars 1941 et y retrouva donc Herta jusqu'en mai 1942, date à laquelle elle quitta le camp de Gurs. Ces lettres étaient parfois illustrées de dessins (mine de plomb, aquarelle, crayons de couleurs), ou par des collages d'éléments naturels (feuilles, plumes d'oiseaux). Cette correspondance est donc le récit de sa vie pendant la guerre, le témoignage de ses préoccupations d'homme et d'artiste, le reflet de sa passio