Vase en faïence à glaçure stannifère à cuerda... - Lot 46 - Pierre Bergé & Associés

Vase en faïence à glaçure stannifère à cuerda seca; émaux brun, vert, bleu et manganèse sur fond blanc. Corps pyriforme à col cylindrique muni d'une petite prise reposant sur un piédouche de faible hauteur; décor végétal: fleurons au col et bandes verticales bordées de crosses et meublées de palmettes entrelacées; croix florencée, emblème de l'ordre de Santiago, brochant sur le décor en façade; cartel sous le col portant l'inscription en lettres gothiques AVE MARIA. Séville, vers 1500 H_28 cm (couvercle manquant, petites égrenures, fond percé) Arrivée en Espagne vers les XIe et XIIe siècle, la technique de la cuerda seca (corde sèche) a suivi l'expansion musulmane. Elle permet de séparer les émaux et de donner un grand pouvoir décoratif aux motifs. C'est le cas sur cette rare pièce de forme qui appartient probablement à la production de Séville au tournant des XVe et XVIe siècles. L'influence islamique se lit aussi dans le décor notamment dans les fleurons du col sur fond de palmette. L'ordre militaire et religieux de Santiago (Saint-Jacques-de-Compostelle) fondé en 1170 était destiné à la lutte contre les infidèles et la défense de la Chrétienté. Il fut à la tête de nombreux monastères et hôpitaux comme le célèbre Hostal San Marcos de León, maison mère des chevaliers de l'Ordre protectrice des pèlerins. Ce vase symbolise ainsi ce singulier syncrétisme entre le monde catholique et musulman qui caractérise les arts de la péninsule ibérique à la sortie du Moyen Age. Des exemples de cette production sévillane sont conservés dans différents musées notamment dans la riche collection de céramique espagnole de l'Hispanic Museum de New York. Peu ou pas de pièces de forme mais essentiellement des plats comme celui-ci du Victoria and Albert Museum (inv. 300-1893) (fig.)