RIMBAUD (Arthur)

Reliquaire. Poésies. Préface de Rodolphe Darzens. Paris, Léon Genonceaux, 1891. In-12 de XXVIII, 152 pp.: demi-maroquin aubergine à la Bradel, dos lisse orné en long, non rogné, tête dorée, couvertures conservées (reliure de l' époque). Première édition collective, en partie originale. Tirage unique à 550 exemplaires sur papier vélin satiné. Exemplaire de première émission, avec titre à la date de 1891: il est bien complet de la préface de Rodolphe Darzens. Le recueil publié hâtivement, sans l'assentiment de Rimbaud, souleva un scandale à l'époque. Le livre fut aussitôt retiré de la circulation pour être remis en vente en 1892, amputé de la préface litigieuse reniée par son auteur. Pressé, l'éditeur avait en effet rédigé lui-même la préface d'après les brouillons de Rodolphe Darzens. Recueil d'une importance capitale. Sur les cinquante-deux poèmes, dix-neuf sont inédits, outre des pièces apocryphes dont Poison perdu “à la paternité encore douteuse aujourd'hui” (J.J. Lefrère). Superbe exemplaire en reliure décorée du temps non signée mais de Charles Meunier, un des plus beaux qui soient. Il a été relié pour Édouard Massicot (cat. IV, n° 2503), avec son grand ex-libris gravé. Rendu célèbre par la machine qui porte son nom, ce bibliophile raffiné possédait une bibliothèque fameuse dont les exemplaires étaient généralement reliés par Charles Meunier. Deux autres volumes de Rimbaud lui ayant appartenu, reliés comme cet exemplaire de Reliquaire, ont reparu ces dernières années: Les Illuminations dans la bibliothèque de Jacques Guérin (cat. I, 1986, nº 45) et les Poésies complètes dans celle de Lucien et André Tissot-Dupont (2016, nº 471). (Galantaris, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, nº 285: “Si la préface de Darzens (27 pages dont quelques-unes avaient paru dans la Revue indépendante) est déparée par des négligences de style, d'innombrables coquilles et des fautes de toutes sortes, elle contient en revanche des renseignements de première m