LAFORGUE, JULES

Le Concile féerique. Paris, Publications de La Vogue, 1886. Plaquette in-8 (227 x 150 mm) de (1) f. pour le faux titre, 16 pp., (1) f. blanc: cartonnage à la Bradel de tissu imprimé rouge orné de motifs d'enfants se livrant à des activités ludiques, pièce de titre en long, couvertures saumon imprimées et conservées, non rognée (Féchoz). Édition originale tirée à 60 exemplaires. Composition poétique dialoguée, constituée par la juxtaposition de poèmes que Laforgue avait songé à réunir en volume sous le titre Des fleurs de bonne volonté. Dernière publication de Laforgue parue de son vivant, Le Concile féerique se compose de 179 vers. Il sera représenté au Théâtre d'Art en décembre 1891. Un des dix exemplaires de tête sur papier du Japon, paraphé et justifié par Gustave Kahn (n° 56). Les bibliographes font état d'un tirage unique à 50 exemplaires sur vergé de Hollande. L'existence d'un tirage de tête a longtemps été mise en doute, bien qu'il eût été annoncé par l'éditeur sur la couverture des Illuminations. Étonnante reliure de l'époque, sans doute exécutée pour Jean Ajalbert. Le tissu imprimé de motifs à la manière de Kate Greenaway se retrouve sur l'exemplaire du Ten O'Clock de Mallarmé, avec envoi de ce dernier à Jean Ajalbert: ainsi, la provenance semble fondée (voir nº 75 du catalogue de la vente d'Eric Buffetaud). Ancien élève de Mallarmé au lycée Fontanes, l'écrivain et critique Jean Ajalbert (1863-1947), âgé de vingt-trois ans à peine, fréquentait les milieux symbolistes: à son actif alors, un seul recueil de vers, Sur le vif, paru en 1886. Il devint membre de l'académie Goncourt à partir de 1917, parallèlement à son emploi de conservateur de la Malmaison. Jean Ajalbert contribua aux frais d'impression du recueil posthume de Laforgue (Derniers vers, 1890). Féchoz, qui a signé la reliure, ne figure pas dans le Dictionnaire des relieurs français de Fléty. Provenance: Jean Ajalbert (1863-1947), pour qui