L'un des ouvrages les plus disputés – 30 000/40 000 € – n'est pas forcément le plus facile d'accès… Mais sa provenance et son décor devraient faire la différence. C'est un livre de prières manuscrit sur peau de vélin, enluminé, exécuté vers 1660 pour la duchesse de La Rochefoucauld, et conservé dans sa première reliure en galuchat. Il est accompagné d'une rare édition incunable de l'Ars moriendi, véritable succès de la littérature de dévotion du Moyen Âge (Lepizig, vers 1495-1498) pour lequel 20 000/30 000 € sont demandés, d'un exemplaire de la 5e édition (suivant celle d'Antoine Vérard publiée vers 1507), des Métamorphoses d'Ovide (Paris, 1523), estimée 35 000/45 000 €. Des livres XIXe, on a retenu une édition originale des Épaves de Charles Baudelaire (Bruxelles, 1866), enrichie d'une eau-forte frontispice de Félicien Rops (3 000/4 000 €), l'un des dix premiers exemplaires sur papier de Chine de La Cathédrale (Paris, 1898) de Joris-Karl Huysmans à reliure de maroquin noir mosaïqué, signée Marius Michel (5 000/6 000 €), une édition originale de L'Après-midi d'un faune de Stéphane Mallarmé (Paris, 1876), chef-d'œuvre de la poésie française dont Debussy immortalisa la résonnance musicale. L'exemplaire illustré de quatre compositions d'Édouard Manet gravées sur bois, dont un ex-libris sur japon nacré, a appartenu à Alidor Delzant (1848-1905), secrétaire et exécuteur testamentaire d'Edmond de Goncourt, puis à Daniel Sicklès (8 000/10 000 €). Une mention spéciale revient au lot 66, un projet d'éventail (vers 1885) à la plume, l'encre et l'aquarelle (avec annotations au crayon) de Georges Auriol, figurant une jeune paysanne marchant au bord d'une rivière, portant un quatrain autographe de Charles Cros (6 000/8 000 €).